Le Think Tank Territoire a été créé en janvier 2021 pour répondre à trois urgences :
Le Think Tank Territoire entend mettre en exergue l'urgence d'une adaptation de la gouvernance de notre pays à la réalité de nos territoires, non seulement comme unités de gestion mais comme entités culturelles. Cette urgence trouve un écho singulier à l’aune de la crise sanitaire, et plus encore à l’heure de la phase de vaccination contre le coronavirus. Celle-ci a démontré, s’il le fallait encore, que c’est la structuration même de l’autorité publique, et sa répartition, qui révélait sa relative incohérence au-delà des erreurs de stratégie et de communication qui ont pu être commises et qu'il ne nous appartient pas de juger.
Le territoire - région, département, commune ou intercommunalité - traduit un niveau de proximité géographique et intellectuelle, qui semble autoriser ce qui se refuse aujourd'hui à l’Etat : le consentement à la chose publique. Consentement à la règle, élaborée pour chacun plutôt que pour tout le monde, ou à l’impôt, qui finance des actions visibles. Consentement à la transformation, capable de s’appuyer sur une capacité productive retrouvée et qui vise à extraire le meilleur de l’effort commun. Consentement à l’intérêt général, en somme, puisqu’il est l’intérêt du voisin, du « prochain ». Le territoire doit s’imposer comme le lieu des innovations dont la France a besoin pour recommencer à grandir.
Parce qu’il n’y a pas d’enjeu plus grand, et que l’objectif d’une refonte profonde de l’Etat est complexe dans sa réalisation et doit être populaire dans sa compréhension et son acceptation, nous avons souhaité rassembler, au sein de ce nouveau cercle, des personnalités différentes et complémentaires réunies pour élaborer ensemble les actes 4, 5, 6 et 7 d'un processus de décentralisation inachevé, qui appelle une accélération rapide et profonde. C'est le point de départ de ce rassemblement.
Sur cette base, le Think Tank Territoire ouvre cinq champs de réflexion, qui visent à dessiner cinq innovations pour la France :
- innovation dans la gouvernance de notre pays, avec une redistribution du pouvoir et des moyens dédiés vers les territoires. Une gouvernance où l’Etat se resserre autour des compétences régaliennes, des enjeux européens et globaux (environnement, droits de l’Homme) et veille à restaurer les rituels républicains, à travers par exemple la réinvention du service militaire (le SNU proposé ne répond pas au besoin que nous identifions) ou les mouvements de jeunesse citoyens.
- innovation dans le rapport à la norme, dont la prolifération est devenue la réponse politique à toute crise, et qui nuit au principe d’efficience. La norme n’est pas une réponse ; elle doit la servir. Une norme faite par des professionnels pour des professionnels, à l’échelon approprié. Quand une norme survient, dix normes doivent disparaître.
- innovation dans la fiscalité locale, en rappelant le sens et les vertus de l’impôt, vecteur d’engagement citoyen au service du bien public et facteur d’intégration sociale ; un impôt qui ne peut plus reposer que sur la moitié des ménages français. Son acceptation tient à la proximité et la visibilité de son utilisation, en imposant plus de transparence dans la mécanique fiscale. Une évolution incarnée par les zones franches, pour contribuer à attirer, et développer, l’outil industriel.
- innovation au sens industriel, technologique et numérique : décloisonner, créer des synergies sur un même territoire, rattraper le retard technologique pris par la France en nouant des partenariats stratégiques avec les groupes qui maîtrisent l’innovation mieux que nous, d’où qu’ils viennent, et dont nos territoires doivent profiter. Apprivoiser les géants mondiaux et adapter leurs solutions à nos besoins réels et à nos exigences sécuritaires, soutenir nos start ups et libérer nos entreprises pour qu'elles contribuent à l'innovation de demain.
- innovation dans le rapport à l'identité, et l'un de ses corollaires, l'épuisement de la notion de laïcité dans son acception actuelle. Le rapport à l'identité nationale ne traduit plus toute la réalité de l'identité culturelle des Français, qui se construit davantage dans un lien géographique de proximité. Renforcer l'identité de proximité, facteur d'intégration culturelle, et relier l'identité républicaine à l'identité du territoire.
La création du Think Tank Territoire est née de notre réaction commune à la situation politique que nous connaissons aujourd'hui, de nos échanges avec les différentes familles politiques, avec des élus locaux, des parlementaires, mais aussi avec des cadres d’entreprise, des indépendants, des fonctionnaires, des enseignants, des chercheurs, des universitaires, des artistes, qui nous ont dit, chacun, leur volonté d'agir pour poser les fondations d'une France nouvelle, où décentralisation, réindustrialisation et innovation sont les trois maîtres mots.
Si l’horizon de ce think tank est le suffrage universel de 2022, les élections régionales et départementales de juin 2021 ont constitué un point d’étape important. Le Think Tank Territoire veillera à agréger les doléances, les réflexions et les solutions portées, pour construire un corpus de propositions robustes capable de s’imposer dans le prochain débat présidentiel, et offrir une synthèse des mouvements nés de la même aspiration.
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